Camille Nozieres

Doctorante en éthologie, j’explore la manière dont les pratiques de portage et de bercement chez les primates humains et non humains participent au développement socio-cognitif des petits.
Passionnée par la primatologie, il me tient à cœur de participer à des projets combinant recherche scientifique, conservation de la biodiversité et diffusion des connaissances.

Les pratiques de portage constituent un aspect fondamental des soins parentaux chez les primates, et présentent une diversité remarquable en termes de types, de fonctions et de contextes socio-environnementaux. Cette variabilité reflète les multiples pressions écologiques et évolutives qui façonnent les stratégies d’investissement parental. Des études récentes soulignent l’impact du portage sur le développement des petits, et certaines recherches suggèrent même que le stress maternel pourrait influencer ces pratiques, avec des répercussions potentielles sur le développement de l’enfant.
Dans cette diversité des pratiques de portage, le bercement semble rarement observé chez les primates, à l’exception de l’espèce humaine, où il constitue une stimulation vestibulaire rythmique. Les stimuli rythmiques jouent un rôle majeur pendant la période périnatale, participant au développement moteur et socio-cognitif du nourrisson. La continuité des stimulations vestibulaires et rythmiques après la naissance apparaît donc cruciale, intrinsèquement liée au portage et au bercement.
Cependant, les études menées n’ont pas encore établi de lien direct entre les pratiques de portage, les contextes socio-environnementaux et le développement socio-cognitif de l’enfant, d'où nécessité d'explorer davantage les effets de ces comportements sur les trajectoires de développement.
Ce projet vise à explorer : 1) les contextes éco-éthologiques et les mécanismes fonctionnels sous-jacents aux pratiques de portage et 2) les apports spécifiques du bercement au développement socio-cognitif du nourrisson, via une approche interdisciplinaire et interspécifique. Ces recherches apporteront des données innovantes à la psychologie du développement, à la biologie évolutive, à la santé humaine et au bien-être animal.