M. Abdelhakim BELHACEL

Doctorant / Doctorante

Fonction

Doctorant en histoire moderne et contemporaine

Coordonnées

Coordonnées
200 avenue de la République 92001 Nanterre Cedex

Discipline(s)

Histoire et civilisations : histoire des mondes modernes, histoire du monde contemporain ; de l'art ; de la musique, Histoire moderne, Histoire contemporaine

Thèmes de recherche

Sujet de thèse


La domination omanaise en Afrique de l’Est : réseaux, pouvoirs, hybridations 1804 -1884.
Sous la direction de Pierre Ragon (Université Paris Nanterre/ESNA) et Thomas Vernet (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne).
 

Financement de la thèse

Contrat doctoral de l'Université Paris Nanterre
 

Résumé 

La domination omanaise est un élément essentiel de l’histoire de la côte swahilie. Elle se renforce et s’étend au cours du XIXe siècle sous la dynastie busaïdie, notamment sous les règnes de seyyid Saïd et de ses fils, seyyid Majid et seyyid Bargash. En abordant la question des modalités de la domination omanaise, cette thèse vise à étudier tout un pan de l’histoire Est-africaine. Elle transcende les découpages coloniaux et les aires linguistiques en faisant varier les échelles. Les connexions très étendues développées par les commerçants omanais et leurs partenaires européens et africains donnent une dimension régionale à cette étude. Le pouvoir omanais étant largement mercantile et fondé sur le contrôle des réseaux marchands. Il convient donc de déterminer dans quelle mesure les réseaux marchands préexistants dans l’océan Indien, animés notamment par des Indiens, des musulmans d’Afrique de l’Est et des habitants du nord-ouest de Madagascar, ont été instrumentalisés par les Omanais et leur ont servi de relais d’influence pour étendre leur domination dans les Comores, à Nosy Be et ailleurs en Afrique de l’Est.

Cette thèse se place aux intersections des découpages traditionnels des aires, qu’elles soient territoriales (frontières) ou culturelles (diversité des populations concernées). Il s’agit d’une histoire multi-située, s’appuyant sur les sources francophones, germanophones et anglophones et sur l’historiographie existante, tout en les dépassant et en les complétant par l’apport de sources arabophones jusqu’ici largement délaissées et d’une connaissance fine des mondes de l’océan Indien.

La persistance des conflits entre Omanais et dirigeants swahilis sous le règne de seyyid Bargash montre que la volonté de contrôle des Busaïdis sur l’Afrique de l’Est relève davantage d’un objectif à atteindre que d’une réalité effective. La question de la délimitation du territoire soumis aux Omanais est donc un élément de réflexion important. La faiblesse numérique des Omanais en Afrique de l’Est les a contraints à chercher des accommodements avec les Swahilis. Par ailleurs, certains souverains swahilis sont venus d’eux-mêmes se placer sous la souveraineté des Omanais, que ce soit pour se protéger des Portugais ou d’autres cités-états swahilies. Cette thèse s’intéresse à l’évolution des expressions du pouvoir dans les sociétés et cités-états soumises aux Omanais et cherche à déterminer dans quelle mesure les Omanais adoptent en retour des modèles swahilis. Il convient de mettre en regard ces pratiques avec celles d’autres régions de l’océan Indien, notamment les dons de textiles par les souverains à Madagascar ou à Mombasa.

Cette thèse vise à explorer, outre l’histoire de l’Afrique de l’Est proprement dite, les connexions entre colonialisme européen et traite négrière dite « orientale ». Elle renouvellera la compréhension de la colonisation européenne en Afrique au travers de l’étude de l’histoire omanaise en Afrique de l’Est. Les connexions marchandes et la traite entre l’Afrique de l’Est et l’Amérique, notamment Cuba et les Etats-Unis, seront également étudiées.
 

Mots-clés

Zanzibar - Connected history - Empire - Swahili - Océan Indien - Esclavage - Environnement - Colonisation

Mis à jour le 17 avril 2024