L’Université Paris Nanterre appelle solennellement à un sursaut démocratique le 7 juillet prochain

Publié le 2 juillet 2024 Mis à jour le 2 juillet 2024

Motion du conseil d’administration de l’Université Paris Nanterre


Le conseil d’administration de l’Université Paris Nanterre, réuni le 1er juillet 2024, appelle toute la communauté universitaire à se mobiliser massivement contre les idées de l’extrême droite et sa vision réactionnaire et liberticide pour l’enseignement supérieur et la recherche.

L’arrivée du Rassemblement national au pouvoir représente une menace sérieuse et imminente pour le service public de l’enseignement supérieur et la recherche, qui doit demeurer un lieu d’émancipation par les savoirs, de vie sociale ouverte et de développement de l’esprit critique.

Notre République et notre démocratie sont plus que jamais en danger et menacées par une idéologie politique incompatible avec leurs valeurs. Le conseil d’administration de l’Université Paris Nanterre appelle solennellement à un sursaut démocratique le 7 juillet prochain pour empêcher l’extrême droite d’arriver au gouvernement. 
Le conseil d'administration de l'Université Paris Nanterre
 
Le conseil d'administration a également voté en faveur du communiqué de presse commun de France Universités, la Conférence des directeurs des écoles d’ingénieurs (Cdefi), la Conférence dans grandes écoles (CGE) et la Conférence des directeurs des écoles françaises de management (CDEFM). L’Université Paris Nanterre s’associe à cette déclaration :
 

Déclaration commune de France Universités, la Cdefi, la CDEFM et la CGE


Les résultats du premier tour des élections législatives anticipées de ce dimanche 30 juin montrent un risque réel que le Rassemblement national puisse disposer d’une large majorité à l’Assemblée nationale au soir du second tour.
La menace est immédiate, réelle et inédite. Elle doit être affrontée avec gravité et détermination car elle ne constitue pas une alternance ordinaire en démocratie. Ce sont bel et bien les valeurs universelles et humanistes qui sont en péril : l’ouverture aux autres, la tolérance, la curiosité intellectuelle ou encore l’esprit critique.

Parce qu’elle se fonde sur des principes d’exclusion, de repli, mais aussi sur la peur et le rejet de l’autre, la politique portée par le Rassemblement national met en danger notre enseignement supérieur et la chance qu’il offre à toute la jeunesse, quels que soient son parcours, ses origines et son milieu social. Elle compromet l’accueil d’étudiants étrangers parmi lesquels certains deviendront doctorants et participeront, demain, au rayonnement de la science française dans le monde. Elle menace également l’indépendance du service public, de l’enseignement supérieur dans son ensemble, ainsi que l’autonomie de sa recherche et la liberté académique et pédagogique de celles et ceux qui ont en charge la formation de la jeunesse et concourent au développement du pays, dans chacun de nos territoires.

C’est encore une autre idée de l’Europe dont nous ne voulons pas, celle où les universités européennes n’auront plus leur place et où la mobilité étudiante portée par le programme Erasmus, plébiscité depuis de nombreuses années, est en danger.
L’alerte dépasse les établissements d’enseignement supérieur et de recherche. Il ne s’agit donc pas de protéger des intérêts corporatistes mais bien de défendre les valeurs de la République.
Nous ne pouvons accepter le projet politique du Rassemblement national sans trahir ces valeurs et l’esprit des Lumières qui est au fondement même de l’Université et de nos écoles.
 
France Universités
Conférence des directeurs des écoles d’ingénieurs (Cdefi)
Conférence des grandes écoles (CGE)
Conférence des directeurs des écoles françaises de management (CDFEM)

Mis à jour le 02 juillet 2024