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Ethnologie française d'avril 2013 : Croatie Hybridations et résistances

Presses universitaires de l'Université Paris Nanterre

Publié le 15 mai 2013 Mis à jour le 12 mai 2017
Après le conflit armé serbo-croate, après la démocratie et la transition vers l’économie de marché, la Croatie doit relever, en juillet 2013, le nouveau défi de son entrée dans l’Union européenne. Au cours de ces bouleversements, l’anthropologie croate a radicalement changé de visage. La réorientation de l’Institut d’ethnologie et de recherche folklorique s’est opérée à travers les travaux d’une nouvelle génération d’ethnologues, principalement des jeunes femmes, confrontées aux expériences de la guerre, de l’insécurité, de la peur, aux traumatismes psychiques. Orientée vers le recueil de récits de citoyens ordinaires, de soldats, de réfugiés, l’écriture croate de l’anthropologie, en s’éloignant d’une démarche positiviste s’est hissée à un niveau international.

Cette livraison rend compte des principaux courants de recherche contemporains : identités modernes et processus d’identification, migrations et transnationalisme, mondes urbains, l’anthropologie du post-socialisme révélant des mécanismes d’hybridation et des stratégies de résistance quotidiens. La culture traditionnelle y est réévaluée à la lumière du processus d’intégration européenne (rôle du tourisme ou influence des politiques culturelles de l’Unesco).

La grande ethnologue Dunja Rihtman Auguštin considérait que, pour sortir de son statut marginal, l’écriture ethnologique se devait d’engager un dialogue critique avec le pouvoir. Dans de nombreux champs, les ethnologues occupent aujourd’hui à la fois le rôle d’acteurs, de commentateurs et de critiques sociaux de ce qu’ils font eux-mêmes et de ce que font les autres. C’est de l’imbrication de ces diverses positions – parfois conflictuelles – que ce numéro d’Ethnologie française se fait l’écho.

Mis à jour le 12 mai 2017