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"Le système financier peut-il absorber le choc du coronavirus ? "

Laurence Scialom

Publié le 20 avril 2020 Mis à jour le 20 avril 2020





"Le système financier peut-il absorber le choc du coronavirus ?"
La Croix, 11/03/2020 - Auteure: Laurence Scialom 

Le pire n’est ni certain ni impossible

Cette crise du coronavirus est en train de révéler les fragilités préexistantes du système financier, qui n’ont pas été comblées après la crise de 2008. De-puis lors, on a renforcé des digues, notamment des coussins amortisseurs de pertes sous forme de ratio de capitaux et de contraintes de liquidité, mais sans avoir l’assurance que le système puisse tenir en cas de grande secousse.

Aujourd’hui encore, nombre de banques systémiques ne seraient toujours pas en mesure d’absorber un choc de l’ampleur de celui qu’on a connu à l’automne 2008. Heureusement, on n’en est pas là, du moins pour l’instant, et la situation est différente. La précédente crise était fille des innovations financières dangereuses et de la dérégulation. Celle-ci vient d’une crise de la demande qui heurte un système financier dont les fragilités n’ont pas été assez résorbées.

Nous sommes dans ce que les économistes appellent l’« incertitude radicale ». Nous n’avons jamais vécu d’épisode comme celui-ci, avec une crise sanitaire mondiale conduisant à confiner des zones entières. Cela produit une situation dont il est très difficile d’anticiper les effets car il n’y a pas de précédent connu auquel se référer.

Dans cette situation, le pire n’est pas certain, mais il n’est pas non plus impossible. Le choc d’offre, doublé d’une crise sur le marché du pétrole, pourrait avoir des effets très forts sur l’économie américaine, dopée au pétrole de schiste. La Chine, elle, voyait déjà sa croissance ralentir avant le début de l’épidémie. De même, la crise frappe particulièrement l’Italie, maillon faible de la zone euro.

Tout cela peut avoir des répercussions que nul ne maîtrise sur un système financier mondial déjà affecté de nombreux maux. L’endettement privé, dans de très nombreux pays, est toujours excessif. Dans ces conditions, si la crise conduit à des défauts de paiement en cascade, cela va inévitablement se propager aux banques qui n’ont pas été assez regardantes sur la qualité de leurs engagements.

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Mis à jour le 20 avril 2020