EVITER LES STEREOTYPES DE GENRE DANS LA COMMUNICATION


AIDE AU BON UN USAGE DES TERMES

Les supports par lesquels nos communications sont diffusées (pages internet, fiches de TD, documents administratifs , plaquettes, courriels etc.) constituent un élément important des représentations des inégalités de sexe : il est donc essentiel que chacun et chacune soit sensibilisé à l’importance de ces questions et n’omette pas d’inclure dans les destinataires la moitié (et souvent plus…) des publics concernés.

La lutte contre les stéréotypes de genre s’affirme comme l’une des dimensions importantes des politiques publiques de lutte contre les discriminations, telles que la loi du 4 août 2014 pour l'égalité réelle entre les femmes et les hommes les ont promues. Il revient en conséquence aux établissements d’enseignement supérieur de prendre leur place dans cette perspective.
 


Illustration : Rentrée de l’Université de Paris, 1928
(gallica.fr)
Sans se lancer dans une police du langage politiquement correct voici donc un certain nombre de rappels destinés à vous aider dans la rédaction de vos supports de communication, la créativité étant évidemment de mise en ce domaine.

1. Féminisation des titres, fonctions, métiers


La désignation des métiers ou fonctions comporte souvent une désignation féminine qu’il convient de privilégier :

étudiant
étudiante
chercheur
chercheuse
directeur
directrice
président
présidente
délégué
déléguée
réprésentant
représentante
formateur
formatrice
doctorant
doctorante
 
Certaines désignations sont désormais d’usage et peuvent être librement adoptées :

 
professeur professeure
ingénieur
ingénieure
docteur
docteure
 
Les épicènes (noms écrits de la même façon au féminin et au masculin) devraient, lorsqu’ils désignent une personne de sexe féminin, être précédés d’un article au féminin


le maître de conférences
la maître de conférences*
le responsable
la responsable
un chef
une chef
 
*L’usage de cette expression est débattu, certain-e-spréférant « maîtresse de conférences ». Le terme « maîtresse » serait plutôt à réserver aux expressions où il est d’usage de l’employer. cf. INLF, Femmes, j’écris ton nom… p. 97

 
Des termes à remplacer :

Mademoiselle, sans équivalent au masculin, est à supprimer des formulaires et correspondances des administratives, de même que les expressions noms de jeune fille, nom d’épouse, 2 nom d’époux et nom patronymique.

Madame, Mademoiselle, Monsieur
Madame, Monsieur
Nom de jeune fille (ou patronymique)
Nom de famille
Nom d'épouse (ou d'époux)
Nom d'usage
 

chacun des membres
chaque membre
aucun responsable
les responsables ne peuvent...
un dossier par candidat
un dossier par candidature
nous devons être prudents
nous devons faire preuve de prudence
vous êtes convoqué
nous vous convoquons
la réunion des délégués
la réunion de la délégation
 

2. Prise en compte du féminin dans la désignation des collectifs

La langue française a tendance à oublier de désigner les personnes de sexe féminin en cas de désignation des collectifs. Un peu d’imagination permet d’y remédier aisément.

• Le choix des expressions permet souvent de ne pas avoir à désigner le sexe des personnes :

Privilégier l’emploi des épicènes au pluriel

les responsables pédagogiques
les chefs de projets
 

à défaut adjoindre la désignation féminine à la désignation masculine :

les professeurs et les professeures
les doctorantes et doctorants
 

• Le choix de termes ou d’expressions voisins permet souvent une désignation plus égalitaire.

A NOTER :
L’usage de la typographie permet parfois de remédier à ces difficultés :

étudiant-e, étudiant.e, étudiant(e), ou étudiant/e permet ainsi une formulation neutre

L'usage de ces expressions n'est pas réglementé. Le Haut Conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes conseille l'usage du point :
l’enseignant.e, les enseignant.e.s
la.le sénateur.rice, les sénateur.rice.s

Ces usages sont souhaitables dans des formulaires ou tableaux.
Toutefois, leur usage devrait être limité dans des formulations plus soignées car ils alourdissent la lecture et ne répondent pas aux règles typographiques en vigueur. Privilégier donc l’emploi des épicènes et l’adjonction des féminins aux masculins.

3. La communication visuelle

Eviter les photographies ou représentations ne représentants que des personnes de sexe masculin ou féminin, privilégier celles qui comportent une figuration équilibrée des personnes des deux sexes

(photos extraites de Bonnes pratiques pour éviter les stéréotypes femmes/hommes dans la communication, MENSR/Académie de Rouen, 2015)

Eviter les stéréotypes de genre, illustrant les rôles attendus pour les femmes et les hommes : métiers scientifiques pour les hommes, fonctions maternelles pour les femmes, attitude active pour les hommes et figuration posée pour les femmes

• Porter attention au contexte : la couleur du fond, les éléments du décor peuvent souvent influer sur la représentation du genre, par exemple un environnement plus technologique accompagne souvent les représentation de fonctions masculines. De même, faire attention à ce que les personnes de sexe féminin ne figurent pas systématiquement au second plan.

Pour aller plus loin

• INLF, Femme, j’écris ton nom… Guide d’aide à la féminisation des noms de métiers, titres, grades et fonctions, Doc. Fr. 1999

• MENSR/Académie de Rouen, Bonnes pratiques pour éviter les stéréotypes femmes/hommes dans la communication, 2015

• Circulaire n° 5575/SG du 21 février 2012 relative à la suppression des termes « Mademoiselle » et autres désignations

• MEN, note du 6 mars 2000, MEND0000585X, B.O. N°10 du 9 mars 2000

• Académie Française, Féminisation des noms de métiers, fonctions, grades et titres, 2002, et La féminisation des noms de métiers, fonctions, grades ou titres - Mise au point de l’Académie française, 2014

• Office Québécois de la Langue française, La rédaction et la communication. Féminisation et rédaction épicène

Mis à jour le 29 novembre 2018