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Séminaire Aliénation/Emancipation : Charlotte Danino

Publié le 6 mai 2021 Mis à jour le 14 septembre 2023

Le séminaire Aliénation/Emancipation accueille cette semaine Charlotte Danino (Université Sorbonne Nouvelle), dont la présentation s'intitule : Quel modèle mental se dégage des récits d’accouchement ? Une étude de sémantique sociocognitive.

Date(s)

le 11 mai 2021

17h-19h
Lieu(x)
La séance aura lieu en visioconférence. Pour obtenir le lien, merci de contacter l'organisatrice, Sophie Raineri.
Cette communication explore les notions tutélaires du séminaire dans une étude linguistique et discursive des récits d’accouchement anglophones (britannique, américain, australien). Ancré dans un travail sur les récits d’événements et les comptes-rendus d’expérience, l’étude participe d’un travail pluridisciplinaire au sein du Projet Innovant « Birth(ing) Stories » de la Sorbonne Nouvelle. Une première partie de la communication présente les enjeux de l’expérience contemporaine de l’accouchement et de son récit, notamment numérique, base de l’étude. A la fois expérience personnelle intime et événement collectif ritualisé, l’accouchement place l’expérience féminine à l’interface entre vécu intérieur et monde extérieur, entre individu et société, entre nature et culture. Ces interfaces sont largement revisitées tant dans le débat public que dans les sciences humaines et sociales.
Compte tenu de ce contexte on peut poser la question fondamentale : le récit (numérique, public) d’accouchement est-il un témoignage et si oui, de quoi ? Où est l’aliénation dans l’accouchement : dans la confrontation à la douleur, au corps médical, aux attentes ? Doit-on s’émanciper de cette expérience ? Est-elle elle-même émancipatrice ? Qu’en est-il de l’acte de récit lui-même ? A-t-il fonction thérapeutique, militante, affective ?
On envisagera trois positionnements du je de ces récits à la première personne. Tout d’abord, l’étude se concentre sur le rapport au corps de la parturiente et les références au self ou à ses parties. Puis nous aborderons la question de l’agentivité du sujet en examinant les tournures passives dans ces récits d’accouchement. Enfin, c’est la question du tabou que l’étude pose. L’accouchement rassemble en effet nos principaux tabous (vie/mort, corps, secrétions corporelles, parties génitales, sexualité, etc.). Quelles sont les ressources linguistiques et discursives à la disposition des femmes qui racontent leur expérience de l’accouchement ? Le tabou positif (obligation de dire) est également envisagé.
In fine, l’étude présente les tensions qui, dans cette expérience et son récit, croisent contraintes aliénantes et opportunité d’émancipation.

Mis à jour le 14 septembre 2023