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Langue et altérité dans la culture de la Renaissance

Publié le 11 février 2009 Mis à jour le 12 mai 2017

Textes réunis par Ann Lecercle et Yan Brailowsky. Ed. Presses Universitaires de l'Université Paris Nanterre

Au cœur de l'organisation sociale de la Grèce antique et de l'institution théâtrale s'inscrivait Dionysos, « la figure de l'Autre » par excellence (Louis Gernet). Le théâtre élisabéthain, quant à lui, plaçait le festif ou l'Altérité prohibée dans un lieu alternatif, de l'autre côté de la Tamise, comme pour mieux confronter la ville au-delà de ses frontières. Entre les murs du théâtre, les garçons jouaient les rôles de femmes - fait unique en Europe à l'époque - alors que le langage était lui-même « autre », un mélange instable d'idiomes naturels et de langues vernaculaires issues des cultures dominantes d'Europe continentale, marquant la disparition progressive de la langue de l'«  Église d'Antan », le latin, de plus en plus souvent perçu comme la langue de l'Autre suprême, le Pape Antéchrist.
Ce volume tente de montrer la diversité topologique de l'Altérité dans la culture de la Renaissance en s'intéressant à la fois à la langue « autre » (la calomnie, l'insulte, le jargon des colporteurs, la traduction, la prophétie), comme aux figures de l'« Autre » (le fantôme, le bâtard, le garçon acteur travesti, l'homme des bois...)


In Ancient Greece, the institution of the theatre marked the installation, at the centre of society, of Dionysus, the figure of the Other par excellence (Louis Gernet). The Elizabethan theatre accommodated the festive or forfended Other from a vantage point, on the other side of the River Thames, confronting the city just beyond its limits. Within the walls of the theatre, women were played by boys, a fact unique in contemporary Europe, while the tongue in which they played was constitutively inhabited by Otherness, an unstable melting pot of natural idioms and vernaculars from the dominant cultures of the Continent, marking the eclipse of the language of the Old Church, Latin, increasingly identified with the language of the ultimate Other, the Roman Antichrist.
This volume explores the topology of Otherness in Renaissance culture by addressing otherness in utterance (slander, insult, underworld cant, translation, prophecy), as well as with the figures of the Other (the ghost, the bastard, the transvestite boy actor, the Green Man...).

Les auteurs :
Anne Lecercle, Professeur de littérature anglaise, Université Paris Nanterre / département d'études anglophones
Habilitée à diriger des recherches.Domaines de recheche :
- Littérature anglaise, Shakespeare
- Texte, Images, Musiques élisabéthaines, Shakespeare Approches cognitives de la représentation

Yan Brailowsky, Maître de conférense, Université Paris Nanterre / département d'études anglophones
Domaine de recherche : Littérature et civilisation britannique de l'époque early modern.

Consultez le site des Presses de l'Université Paris Nanterre


Mis à jour le 12 mai 2017