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Archives et histoire dans les sociétés post-communistes

Publié le 11 septembre 2009 Mis à jour le 14 septembre 2009

Pendant soixante-dix ans, la recherche sur le monde soviétique s’est élaborée sans possibilité de recours aux sources primaires. « Discipline » à mi-chemin entre l’histoire immédiate et la science politique, la soviétologie, comme on l’appelait alors, était privée de l’outil traditionnel de l’historien que constituent les archives. De ce fait, elle était d’autant plus perméable aux présupposés idéologiques.

Pendant soixante-dix ans, la recherche sur le monde soviétique s'est élaborée sans possibilité de recours aux sources primaires. « Discipline » à mi-chemin entre l'histoire immédiate et la science politique, la soviétologie, comme on l'appelait alors, était privée de l'outil traditionnel de l'historien que constituent les archives. De ce fait, elle était d'autant plus perméable aux présupposés idéologiques.

Bien que leur ouverture soit encore partielle et inégale selon les pays, les archives du monde communiste ont permis des avancées notables dans l'historiographie. Traduisant le rapport qu'entretiennent aujourd'hui les sociétés post-communistes avec leur passé, l'usage public des archives a encouragé le questionnement sur la centralité tout d'abord accordée aux dossiers des polices politiques. D'autres lectures des archives de la surveillance, d'autres champs de recherche ont pu être explorés, qu'il s'agisse des relations entre les dirigeants et entre les États, des rapports entre l'État-Parti et la société ou encore de l'approfondissement d'épisodes majeurs de l'histoire comme la Shoah à l'Est, longtemps négligée. Revers de la médaille, l'ouverture des archives et la dramaturgie autour de leurs révélations ont mis en relief un usage public du passé qui rappelle la fragilité de l'histoire comme discipline autonome.

Issu d'un colloque organisé par la BDIC à l'Université de Paris-Ouest Nanterre-La Défense, cet ouvrage collectif publié en co-édition avec les éditions de La Découverte rassemble des travaux d'archivistes et d'historiens qui tentent ici un bilan, vingt ans après la fin du monde soviétique, de l'apport de l'archive à l'historiographie et de l'intelligibilité de l'expérience communiste.     

Archives et histoire dans les sociétés post-communistes, sous la dir. de Sonia Combe, avec la collaboration de Paul Gradvohl, Charles Kecskemeti, Antoine Marès et Jean-Charles Szurek. BDIC/La Découverte, 2009.


Mis à jour le 14 septembre 2009