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Bacon, l'effroyable viande

Publié le 22 janvier 2009 Mis à jour le 12 mai 2017

Auteur : Alain Milon. Ed. Encre marine

La peinture de Bacon est angoissante. Elle nous met mal à l'aise. Elle montre une viande à l'état brut qui nous rappelle notre condition.

La peinture de Bacon n'est ni informe ni difforme et n'a que faire du contour. Elle exprime autant le refus de la peau sans chair de La Déposition de la croix de Fra Angelico que de la chair sans peau de la Leçon d'anatomie de Rembrandt.

La peinture de Bacon est faite de peu de chose. Sans artifice, elle s'attache au fait, rien qu'au fait. Ses aplats sont des territoires qui poussent du dedans pour écarter des contours trop étroits.

Brutale, la peinture de Bacon s'attaque à l'intégrité du corps jusqu'à le faire exploser. Mais, elle est surtout sans concession comme pour dire que le corps n'est que le vestige de la viande.

Alain Milon est professeur de philosophie esthétique à l'Université Paris Nanterre.

Mis à jour le 12 mai 2017