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Plaisir à Mandiargues

Publié le 9 juin 2011 Mis à jour le 30 juin 2021

Actes de colloques. Sous la direction de Marie-Paule Berranger et Claude Leroy Éd. Hermann

Prendre plaisir à Mandiargues, c'est s'accorder aux jeux baroques d'un univers où la poésie s'allie aux cortèges floraux et les séductions du trompe-l'œil au théâtre des signes. Et c'est rendre l'hommage sensible qui lui revient à une œuvre secrète où la loi du désir règne en souveraine. Sous la diversité, l'œuvre d'André Pieyre de Mandiargues (1919-1991) révèle une cohésion dont il a formulé le principe : n'écrire qu'en état d'obsession. De « L'Âge de craie » à « Tout disparaîtra », poèmes, contes, romans, théâtre, critique d'art et entretiens composent un portrait en énigme de l'auteur au miroir de son écriture.

Avec l'orgueil d'un peintre de la Renaissance ayant fréquenté l'atelier des plus grands, il dresse la liste de ses maîtres : Shakespeare, les élisabéthains, Dante, Nerval et surtout Baudelaire et Breton, « les grands supérieurs ». Sa fascination pour le monde minéral et l'osmose entre les règnes, l'alchimie qu'il élabore entre le merveilleux surréaliste et l'érotisme noir tracent la cartographie de son imaginaire. L'inventaire de sa vaste bibliothèque, ses relations électives avec le mouvement surréaliste comme le Nouveau roman, le dialogue qu'il a entretenu avec ses contemporains capitaux (Michaux, Jouve, Paulhan, Ponge, Ernst, Arp ou Dubuffet) jettent une vive lumière sur sa passion de l'écriture.
Prendre plaisir à Mandiargues conduit à glisser de masque en masque, dans un vertige de la métamorphose sans butée ultime. À l'occasion du centenaire de la naissance du poète, ce volume est dédié à un homme-livre hanté par les pouvoirs magiques du langage, inlassablement attaché à lever les frontières consternantes qui séparent le rêve et la vie, l'amour et la poésie.

Marie-Paule Berranger, après avoir enseigné à l'Université Paris Nanterre, est professeur de littérature française à l'université de Caen Basse-Normandie où elle dirige le Groupe d'études mandiarguiennes. Spécialiste des avant-gardes et du surréalisme, elle a  publié : Du monde entier au cœur du monde de Blaise Cendrars (Foliothèque, 2007), Notes, notations et carnets de voyage (dir., Presses universitaires de Caen, 2009), Corps et biens de Robert Desnos (Foliothèque, 2010).

Claude Leroy est professeur émérite à l'Université Paris Nanterre où il a dirigé le Centre des sciences de la littérature française. Ses travaux portent notamment sur Blaise Cendrars (éd. de Partir, Gallimard, Quarto, 2011; Dans l'atelier de Cendrars, essai, Champion, 2011) et André Pieyre de Mandiargues (éd. d'Écriture ineffable, Poésie/Gallimard, 2010).

Mis à jour le 30 juin 2021